Son histoire :
Minamoto-No-Yoshikiyo (décédé en 1163), fils aîné de Shinra Sabur? Minamoto no Yoshimitsu, qui réside à Takeda, petite ville située dans la province de Kai, donne le nom de cette localité à toute sa famille (1re génération Takeda). En raison de menaces qui pèsent sur le clan Takeda, son neveu Takeda Kunitsugu est accueilli en 1574 par Ashina Moriuji, chef du clan de Aizu, (région de Aizu, province de Iwashiro au nord-ouest d’Edo). En remerciement, il enseigne ses connaissances martiales (aiki-in-yo-ho) aux hauts dignitaires du clan.
En 1643, un daimyo nommé Hoshina Masamori, apparenté au clan Takeda et surtout au shogun Tokugawa, devient le chef du clan Aïzu. Conseiller des Tokugawa, il modifie l’art pour l’adapter au maintien de la sécurité intérieure du palais (sorte de garde rapprochée). Il est aussi disciple du ono-ha-itto-ryu (ken-jutsu).
La notoriété est établie lorsque les gardes personnels du shogun sont formés par le clan Aïzu. Puis, Takeda-Takumi-No-Kamisoemon (Takeda Soemon, 1758-1853), également prêtre shinto versé dans plusieurs arts de combat (dont le jujutsu), transmet l’héritage de l’aiki-in-yo-ho à son fils, Takeda Sokichi Tanomo (1829-1905). Le clan Aizu affronte les armées qui veulent restaurer l’empereur (Restauration de Meiji). Vaincu en 1868, le clan est décimé et la plupart des dignitaires survivants se font seppuku.
Saigo Tanomo (1830-1905), grand conseiller du seigneur et également grand prêtre shinto du temple des Tokugawa, enseigne à Sokaku Takeda (Takeda Minamoto No Masayoshi, 1860-1943) le denchu saho, l’étiquette à l’intérieur des châteaux. L’étiquette est appelée oshikiuchi. Takeda Sokaku introduit quelques éléments du oshikiuchi dans le aiki jujutsu, S?kaku Takeda (Takeda S?kaku). Redoutable ken-jutsuka, il reçoit dans sa jeunesse l’enseignement de Takeda Sokichi), son père, samouraï du clan Aizu, qui a étudié le kenjutsu des écoles Jikishin kage-Ryu (Kajima shinden jikishin kage ryu), l’Ono-ha Itto-Ryu et aussi de l’Hozoin-Ryu (yari-jutsu), le bo-jutsu et le sumo et bien sûr le jujutsu du clan Aïzu.
Pour nommer cet art, Takeda Sokaku emploie le nom daito, qui était celui du château Minamoto Yoshimitsu où naît le aiki jujutsu daito-ryu. Selon Noriaki Inoue, l'ajout du terme aiki dans le nom de l'art viendrait d'une recommandation qu'aurait faite Onisaburo Deguchi à Morihei Ueshiba et qui fut acceptée par Sokaku Takeda.
Sokaku popularise le daito-ryu aiki-Jujutsu au début du xixe siècle. Le troisième fils de Sokaku, Tokimune (1916-1993) devient le directeur du dait?ry? après la mort de son père. D’un tempérament plus doux et souple, il construit un dojo (le Daïto-kan) et codifie l’art en y ajoutant un grand nombre de modifications notables, en remplaçant les anciens termes techniques par des dénominations plus logiques et explicites, et instaure un système de grades et de diplômes. C'est aussi sous sa direction que les dans sont instaurés. En plus de la branche principale du ry? sous la famille Takeda, il existe plusieurs autres branches du dait?ry? qui maintiennent leur propre hiérarchie et curriculum.